« On est passés du Moyen-Âge au XXI^e siècle. » Pour Didier Salliot, président de l’Association des parents et amis de l’enfance Inadaptée (Apaei) du Bocage virois et de la Suisse normande, la différente est frappante. Ce vendredi 20 octobre 2023, il inaugurait la nouvelle Maison d’accueil spécialisée (MAS) Les Hauts-Vents, à Vire Normandie (Calvados). L’établissement flambant neuf, situé au 100, rue de Bruxelles, près de la résidence Symphonia, remplace donc l’ancienne structure vétuste de la rue des Noës-Davy, datant des années 1970.

Il était grand temps de déménager. « Les locaux étaient inadaptés, explique le président. Il y avait des problèmes d’agencement, d’accessibilité et de respect de l’intimité des personnes accompagnées. » En effet, certains résidents devaient partager leur chambre et les sanitaires étaient collectifs pour tout le monde. Mais construire une nouvelle structure fut un combat de longue haleine. Voilà dix-sept ans que le projet était sur la table. Maintes fois retoqué et abandonné, il finit par aboutir en 2018 pour un début de chantier en janvier 2021.

32 résidents de plus de 20 ans

« Nous devons faire en sorte que nos enfants puissent vivre dans les meilleures conditions possible, lance Patrick Maincent, le vice-président de l’Union nationale des Apaei. Nous devons mettre en œuvre des solutions et des services pour qu’ils s’épanouissent et soient heureux. Finalement, c’est tout ce qui compte. »

Et c’est désormais chose faite. La nouvelle structure héberge 32 résidents de plus de 20 ans, en situation de handicap – intellectuel, moteur, somatique – et accueille quatre adultes à la journée. Ils ont emménagé dans leurs nouveaux locaux fin juin 2023. Tous les résidents disposent d’une chambre de 22 m² avec salle de bains et toilettes privatives.

Un chantier à 5,5 millions d’euros

Les espaces ont été totalement aménagés pour faciliter la vie des personnes en situation de handicap ainsi que pour améliorer les conditions de travail du personnel. « Dans chaque chambre, il y a des systèmes de rails qui favorisent le déplacement du lit au fauteuil ou à la salle de bains, précise encore Didier Salliot. Avant, ils ne pouvaient compter que sur la force de leurs bras. »

Le chantier a coûté 5,5 millions d’euros, largement financés par l’Agence régionale de santé (ARS) et la caisse de solidarité pour l’autonomie. Patrick Maincent conclut : « Nos enfants ont des vies jugées compliquées. On peut leur rendre la vie plus belle en plus en leur offrant un beau lieu comme celui-ci. »

Article du Ouest France du 21/10/2023